Petite visite [Pv Elizabeth]

Elizabeth était seule à la maison, cela ne lui était pas arrivé depuis longtemps. Sa mère avait un petit voyage à faire pour le Seigneur et son père était on-ne-sait-où, comme d'habitude. Elle était dans la bibliothèque occupée à lire un livre que lui avait offert Gabriel il y a quelques années. Dehors, le temps était terrible, la pluie tombait en raffale depuis la veille, nombre des allées étaient inondées. La neige n'allait sûrement pas tardée vu la température qu'il faisait et elle était pressée de voir cela. Elle avait toujours adoré de voir le paysage totalement blanc, cela avait l'air si pur que c'en était presque touchant. Elle restait alors enfermée et essaiait d'oublier ses problèmes avec un bon livre et un verre au coin du feu, profitant encore plus du moment quand sa mère n'était pas dans les parages. Elle venait de s'asseoir depuis quelques minutes quand elle entendit quelqu'un frapper à l'énorme porte de l'entrée. Elle soupira, se demandant qui pouvait bien avoir le courage de sortir par un temps pareil au lieu de rester tranquillement chez soi. Elle se leva du canapé et marcha vers le hall, allant elle-même ouvrir vu la proximité de la pièce où elle se trouvait. Elle ouvrit la porte et se retrouva nez à nez avec Alexei. Elle ne l'avait plus revu depuis leur "dispute" à Pré-au-Lard. Elle n'était pas très motivée de le voir, mais en le regardant de bas en haut elle se rendit compte qu'il était trempé, il n'avait apparement pas transplané. Elle soupira et ouvrit plus grand la porte pour le laisser passer.

- Entre.

Sans un mot pour lui elle retourna dans la bibliothèque et, en attendant qu'il arrive, lui servit un verre d'alcool pour l'aider à se réchauffer. Elle le déposa sur un coin de la table et se rassit dans le canapé, toujours silencieuse.

Il avait vu le visage qu'avait fait Elizabeth en le voyant. ça l'avait attristé, mais bon. Il ne resterait pas très longtemps, juste le temps de ne pas se faire jeter dehors. Elle avait l'air agacée et de mauvaise humeur. Ah les filles! Se dit il. Elles sont si compliquées. Il enleva son manteau et l'accrocha. Il se dirigea jusqu'à la bibliothèque d'un pas lent. Il se dit qu'il était tombé au mauvais moment, personne aime être déranger en pleine lecture, il hésita à repartir, puis il chassa cette idée en rentrant dans la pièce.

- Bonjour.

Il s'assit sur un des fauteuils. Il aimait bien cette pièce, il faisait chaud, et il aimait aussi lire. Il sourit en voyant le verre. Il le prit et tendit son verre pour "trinquer" à distance.

- Alors...- Il laissa sa phrase en suspension...Il ne savait pas quoi dire en fait. Il était gêné.

Elle avait été vexée. Elle ne lui en voulait pas, à lui, mais bien à elle. Elle avait l'impression de ne plus le connaître, comme s'il avait changé. Avant, il était le premier à vouloir s'amuser avec les Gryffondor, à ennuier les autres. Là, il l'avait protégé et s'était mis entre la jeune fille et elle et sa mère. Elle n'avait pas apprécié, se demandant ce qui pouvait bien se passer dans la tête du jeune homme pour qu'il réagisse d'une telle manière. Ressentait-il des sentiments pour la créature? Evidémment, son petit discours sur le fait que c'était déplorable et pitoyable car elle était seule aurait pu être vrai. Mais Bellatrix aimait s'amuser et l'occasion n'était que trop bonne. Quant à elle, elle en voulait à la Vélane et à sa soeur qui avait piéger Gabriel. C'était inacceptable, même si ce mariage n'était pas voulu elle ne supportait pas que l'on s'attaque à ce qui était à elle. Elle ne supportait pas ces jeunes filles qui avaient besoin d'un pouvoir quelconque pour séduire les autres. C'était petit. Elle posa son regard sur son invité et son esprit ne pouvait s'empêcher de réfléchir. Que s'était-il passé? Alexei voulait-il changer de côté? Ne croyait-il plus en tout ce qu'on leur avait appris? Elle soupira doucement.

- Alors.. Quel temps horrible n'est-ce pas? Tu aurais du transplaner..

C'était sorti tout seul. Une petite phrase futile sur la pluie et le beau temps. Ridicule mais efficace. Elle porta son verre à ses lèvres et y but quelques gorgées, comme pour se remettre les idées en place ou se donner du courage.

Elle avait peur. Peur de ce mariage, peur de le perdre.. Elle ne pouvait s'empêcher d'angoisser que son monde s'écroule. Et surtout, elle avait peur pour lui. Qu'il change. Qu'il décide de se mettre contre eux.. Elle ne voulait pas le perdre, mais s'il tombait amoureux d'une Gryffondor qui croyait à des choses opposées à leur côté il allait devoir devenir un ennemi. Elle ne voulait pas se battre contre lui, elle ne voulait pas qu'il devienne un ennemi à leur cause. Elle se doutait que si cela se passait, il allait avoir des ennuis, et pas des moindres. Il n'aurait aucune chance contre le Seigneur, Gabriel, sa mère et bien d'autres.

- Tu sais.. Que tu n'as pas le choix. Tomber amoureux d'une Gryffondor opposée à tout ce quoi nous croyons risque de te coûter cher.. Je ne voudrais pas que tu deviennes un ennemi.

Elle n'avait pas voulu en parler mais c'était sorti tout seul. Elle voulait qu'il la rassure, qu'il lui dise que tout ceci était faux. Elle n'avait presque pas envie d'entendre sa réponse, par peur qu'il gâche tout.

"- Tu sais.. Que tu n'as pas le choix. Tomber amoureux d'une Gryffondor opposée à tout ce quoi nous croyons risque de te coûter cher.. Je ne voudrais pas que tu deviennes un ennemi."

Sa réponse, comme si elle avait lu dans ses pensées lui avait fait un drôle d'effet, comme un énorme choc. Il réalisa l'enjeu et se demandait si ça en valait la chandelle. Le mot "ennemi" l'avait un peu blessé. Comme si il était déjà coupable de traîtrise alors qu'il n'avait encore rien fait. Il ne savait pas si il devait répondre à ça et qu'est-ce qu'il devait dire. Il était perdu. Il jeta un regard gêné un peu partout dans la pièce et dit


- Et bien ça s'est dit.

Il avala son verre d'une traite et soupira. Il hésita à repartir sur le champ, mais il contrôla ses sauts d'humeur

Elle remarqua à son visage qu'elle l'avait quelque peu blessé. Ce n'était pas le but, elle voulait juste savoir et le mettre en garde, bien entendu. Elle l'aimait, comme un frère, un ami, un amant, peu importe, elle l'aimait. Et elle ne voulait pas le perdre à cause d'une stupide amourette avec quelqu'un qu'il ne fallait pas, oh non, ne surtout pas aimer. Elle ne savait que dire ni que faire. Elle voulait se rassurer, se dire qu'il ne disparaîtrait jamais et surtout pas à cause d'une raison aussi stupide. Elle se leva pour aller rallumer le feu d'un coup de baguette et en passant près de lui, toucha doucement du bout des doigts son épaule. Comme pour sentir que pour l'instant il était là, encore, près d'elle. Les flammes se ravivèrent et elle retourna s'asseoir. Ses pensées se bousculaient, ne sachant que dire.

- Je ne veux pas te perdre. Je doute que tu saches à quel point je tiens à toi, ne fais pas quelque chose que tu pourrais regretter trésor..

Il baissa la tête. Il pensait beaucoup trop à son goût. Il réchauffait avec le feu qu'Elle venait d'allumer. Il se leva et se dirigea vers la fenêtre, regardant quelques minutes la pluie tomber par terre pour presque inonder les rues de Londres. Il se re prit un verre. Puis il posa ses mains sur le fauteuil d'Elizabeth puis les posant sur ses épaules. Il se baissa et dit :

- Mais là... Je suis là. Tu ne vas pas me perdre. Il dit ça comme pour la rassurer qu'il était bien là et pas ailleurs...Il resta dans cette position, réfléchissant, à tout et à rien,
ne sachant que dire, la pluie tapant sur les vitres rendait le silence moins gênant, parfois le silence était quelque chose de constructif...